Le risque d’obésité infantile se lirait-il dans la flore intestinale ? Surpoids & obésité Reprise d’articles et source en bas
- nutritionniste & coach Marie

- 17 juin 2024
- 6 min de lecture
Le microbiote intestinalLe syndrome métaboliqueL'alimentation
La composition du microbiote intestinal d’un enfant de 2 ans serait prédictive de son risque ultérieur d’obésité, selon une étude norvégienne qui ouvre des perspectives sur la prévention de ce trouble grandissant à travers le monde.
A propos de cet article
Si une mauvaise alimentation associée à un manque d’activité physique constitue, sans conteste, un facteur de risque de surpoids et d’obésité, le microbiote intestinal pourrait également jouer un rôle majeur : selon divers travaux, sa composition au cours des deux premières années de vie serait liée à l’évolution du poids sur la même période. Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont examiné à 6 périodes différentes entre la naissance et l’âge de 2 ans le microbiote intestinal de 165 enfants norvégiens ainsi que l’IMC de leur mère au cours de la grossesse, puis ont mis en regard les résultats obtenus avec l’indice de masse corporelle (IMC) de ces mêmes enfants dix ans plus tard.
Un microbiote « obésogène » malgré un IMC « normal »
Chez les enfants de poids normal, l’IMC reste le même pendant toute l’enfance ; chez les jeunes obèses, il progresse sans cesse entre 2 et 12 ans. Pour autant, seule une infime minorité de ces enfants ont, à l’âge de 2 ans, un IMC laissant augurer une future obésité, soulignent les auteurs. En revanche, ces derniers ont observé une forte association entre la composition du microbiote à 2 ans et la valeur de l’IMC à 12 ans. D’après leurs calculs, l’influence de l’écosystème intestinal sur l’IMC dépasse largement celle des autres facteurs connus : mode d’accouchement, durée de l’allaitement exclusif, exposition aux antibiotiques ou divers facteurs maternels comme le tabagisme, l’IMC avant grossesse, le niveau d’éducation.
Identifier tôt pour mieux prévenir
Selon les auteurs, le fait de présenter un microbiote intestinal « obésogène » précèderait de plusieurs années la prise de poids et serait en grande partie déterminé par transmission directe (surpoids ou obésité maternelle, prise de poids excessive pendant la grossesse…).Ces découvertes permettent d’envisager de nouvelles stratégies de prévention de l’obésité infantile plus ciblées, fondées sur l’identification des enfants à haut risque avant l’âge de 2 ans, lorsque leur poids est encore dans les normes, suggèrent les auteurs.
Old sources
Sources :
Stanislawski MA, Dabelea D, Wagner BD, Iszatt N, Dahl C, Sontag MK, Knight R, Lozupone CA, Eggesbø M. Gut Microbiota in the First 2 Years of Life and the Association with Body Mass Index at Age 12 in a Norwegian Birth Cohort. MBio. 2018 Oct 23;9(5).
La flore intestinale, responsable de notre poids ?
DOI: 10.53738/REVMED.2009.5.196.0662
Résumé
L’obésité est une maladie multifactorielle et souvent considérée comme la résultante d’un déséquilibre entre l’apport alimentaire et la dépense énergétique. Cependant, la composition bactérienne de la flore intestinale pourrait être un troisième élément impliqué dans le développement de l’excès du poids. Selon le type d’alimentation, cette boîte noire des intestins pourrait contribuer d’une part à la modification de l’extraction calorique à partir des aliments, et d’autre part, au changement de la dépense énergétique. La flore intestinale a des liens avec le métabolisme intermédiaire et l’inflammation, et elle peut être impliquée dans la physiopathogenèse du diabète (types 1 et 2), syndrome métabolique et obésité. Le changement des habitudes alimentaires avec une alimentation riche en fibres et de type méditerranéen pourrait induire des modifications du microbiote intestinal et, par conséquence, une perte de poids, une amélioration du syndrome métabolique et du diabète.
L’importance de la flore intestinale
On estime que, chez l’humain, il y a environ 800 espèces de bactéries intestinales avec plus de 7000 souches, ce qui pourrait correspondre au nombre de 1018 de bactéries ou à une masse de 1 à 2 kg.1 Cependant, plus de 90% des germes intestinaux appartiennent à deux des 70 familles connues : les Gram+ (G+) Firmicutes et les Gram- (G-) Bacteroidetes.2 Les principales bactéries présentes chez l’homme sont des anaérobies et incluent des espèces comme Bacteroides, Clostridium, Lactobacille, Escherichia et Bifidobacterium, ainsi que les diverses levures et autres micro-organismes coexistant dans un équilibre écologique et dynamique.
La flore intestinale a été longtemps considérée comme une boîte noire, impénétrable par manque de technique adaptée, la majorité de ses germes bactériens ne pouvant pas être cultivée dans les médias disponibles. Cette difficulté a été surmontée par la découverte de nouvelles méthodes de la biologie moléculaire, principalement grâce à des sondes spécifiques d’espèces. L’utilisation d’outils moléculaires a montré que deux tiers des espèces dominantes observées dans le microbiote fécal d’un individu lui sont propres, ce qui suggère une diversité immense d’espèces bactériennes de l’intestin humain à l’échelle de la planète.
Les travaux récents soulignent l’importance du microbiote intestinal non seulement au niveau du tube digestif mais également au niveau systémique. Il est bien connu que les différents micro-organismes intestinaux contribuent à différents processus tels que le métabolisme anaérobe des protéines, la fermentation des fibres alimentaires non digestibles, la défense antimicrobienne contre les pathogènes au niveau intestinal et le développement et la maturation du système immunitaire intestinal.3-5 Les implications systémiques de la flore intestinale seraient en lien avec le métabolisme énergétique, l’inflammation, et plus particulièrement avec l’excès du poids.
Rôle de la flore intestinale sur le métabolisme énergétique
La capacité des microbes intestinaux de dégrader certains composants nutritionnels pour lesquels le corps humain manque de capacité digestive, comme certaines fibres alimentaires, est bien établie.
D’autres activités métaboliques de la flore intestinale incluent le métabolisme des médicaments, la production des vitamines et micronutriments, et la génération d’une gamme de molécules bioactives impliquées dans la régulation du développement et du maintien de la structure et de la fonction intestinales. Moins évalué est l’impact du métabolisme du microbiote intestinal sur le bilan énergétique de l’hôte, l’accumulation de graisse et le risque d’obésité.6
Les travaux de l’équipe de Gordon aux Etats-Unis, publiés dans Science en 2005, ont montré que les rongeurs axéniques (sans germe, vierges de flore intestinale) avaient besoin de 30% de calories supplémentaires afin de maintenir leur masse corporelle par rapport à des animaux conventionnels. Ces travaux suggèrent que le microbiote intestinal contribue à la digestion et/ou à l’absorption par l’hôte de glucides et de lipides7,8 aboutissant au stockage de graisses.9 Ainsi, les souris axéniques présentent-elles un volume du tissu adipeux réduit par rapport aux souris conventionnelles. La colonisation de ces souris axéniques par un microbiote intestinal normal provenant des souris conventionnelles aboutit à la normalisation de leur poids et une augmentation de 60% de la masse grasse malgré une réduction de la prise alimentaire de 30%. La colonisation de ces souris sans flore intestinale par la flore des souris obèses (ob/ob) a mené à une prise pondérale pathologique et ces souris axéniques et minces à l’origine, sont devenues obèses (figure 1).9
Figure 1
Influence de la flore intestinale sur le poids chez des souris axéniques
(Adaptée de réf.9).
Le microbiote intestinal des souris obèses (ob/ob) présente une proportion plus importante de Firmicutes associée à une plus faible population de Bacteroidetes. Le transfert de cette flore à des souris sans germe induisait une récupération d’énergie alimentaire supérieure à celle induite par le transfert du microbiote de souris maigres.10,11 D’autres études chez la souris ont permis de mettre en évidence que la flore bactérienne de souris obèses (ob/ob) était caractérisée par une capacité à fermenter les polysaccharides, supérieure à celle des souris minces.8 Ainsi, la quantité d’énergie restant dans les selles des souris obèses était inférieure à celle des souris minces, suggérant que l’énergie est extraite par les bactéries au profit de l’organisme.
Flore intestinale différente chez les sujets obèses
La flore intestinale des sujets obèses est-elle différente de celle des sujets de poids normal ? Existe-t-il un lien potentiel entre la composition du microbiote intestinal et l’obésité ? Certaines caractéristiques de la composition de la flore intestinale pourraient-elles prédisposer à l’obésité ? Les réponses à ces questions sont probablement toutes positives chez l’animal.12
Pour démontrer la pertinence de ces expériences chez l’homme, Ley et coll.13 ont analysé la flore intestinale chez douze patients obèses qui suivaient un programme de perte de poids pendant une année. Comme chez des souris, les Bacteroidetes et les Firmicutes dominaient le microbiote. Avant le régime, les patients obèses avaient moins de Bacteroidetes (p < 0,001) et plus de Firmicutes (p = 0,002) dans leurs selles que les sujets maigres. Après la perte de poids, la proportion relative de Bacteroidetes a augmenté (p < 0,001 ), alors que celle des Firmicutes diminuait (p = 0,002), ceci étant corrélé avec le pourcentage du poids perdu (R2 = 0,8, p<0,05) et non pas avec les changements du contenu calorique (R2 = 0,06) dans leur alimentation
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